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Le cabinet d’audit et de conseil Ernst & Young vient de publier son baromètre 2013 de l’entrepreneuriat dans les pays du G20. Celui-ci, établi à partir de données qualitatives et quantitatives – et notamment un sondage d’opinion réalisé auprès de 1 500 entrepreneurs –, s’intéresse en particulier à cinq piliers de l’entrepreneuriat (accès au financement, culture entrepreneuriale, réglementation et fiscalité, éducation et formation, coordination des dispositifs d’accompagnement aux entrepreneurs), en attribuant une note et un rang à chacun des pays pour chaque pilier. Comment s’en sort la France sur chacun de ces points ? Notre pays, malgré un des taux d’imposition les plus élevés des pays du G20 et une culture entrepreneuriale qui reste à encourager, domine le classement en termes d’éducation et de formation. L’étude d’Ernst & Young montre également qu’il est beaucoup plus simple de créer une entreprise en France que dans la plupart des pays du G20. « Le gouvernement prend de plus en plus conscience de l’importance de l’entrepreneuriat et de son rôle clé dans la croissance et l’emploi », note aussi le cabinet d’audit, qui souligne que les entrepreneurs sont directement à l’origine de 67 % des emplois créés en 2012 au sein de l’Union européenne.
Accès au financement (16e)
Seuls 17 % des entrepreneurs français interrogés considèrent que l’accès au financement est facile. Pour les trois quarts d’entre eux, en revanche, l’accès à un prêt bancaire s’est dégradé au cours des trois dernières années. La France n’occupe que la 16e place des pays du G20 pour l’accès au financement, mais Ernst & Young note que des progrès sont faits dans ce domaine, avec la création des fonds Isai, Jaïna Capital et Kima Ventures, la réforme du PEA-PME par le gouvernement, et le développement du crowdfunding.
Culture entrepreneuriale (9e)
22 % des entrepreneurs français seulement estiment que la culture nationale encourage l’entrepreneuriat. Un chiffre largement en deçà de la moyenne des pays du G20 (57 %), que Ernst & Young attribue au niveau élevé d’imposition dans notre pays, mais aussi à une perception négative de l’échec professionnel : la France occupe ainsi l’avant-dernière place du classement concernant le comportement face au risque. La suppression annoncée du fichage des créateurs d’entreprise en faillite (avec la fin du fameux indicateur « 040 ») est néanmoins une mesure allant dans le bon sens et susceptible de faire évoluer cette perception négative française, estime Ernst & Young.
Réglementation et fiscalité (15e)
Surprise ! Il est plus facile de créer une entreprise en France que dans n’importe quel autre pays du G20 : le processus est plus rapide et plus économique. Il demande environ 7 jours, contre 22 en moyenne pour le G20, et ne coûte que 0,9 % du revenu par habitant (9,4 % en moyenne dans les pays du G20). La mise en place du statut d’auto-entrepreneur, qui permet à n’importe qui de créer son entreprise en ligne, a ainsi renforcé cet aspect. On s’étonnera moins, en revanche, de constater que la France figure au 18e rang pour ce qui est du niveau d’imposition, avec un taux (exprimé en pourcentage des profits) de 51,7 % plus de deux fois supérieur à la moyenne du G20. « Le niveau élevé des taxes, notamment sur le travail, représente le principal obstacle », commente Ernst & Young, qui ajoute que, selon des chiffres de la Banque mondiale, « le montant total des impôts et des taxes dont les entreprises françaises doivent s’acquitter s’élève à près de 66 % des bénéfices ».
Education et formation (1re)
Grâce à un investissement massif dans le domaine de l’éducation (les dépenses publiques dans ce secteur représentent 5,8 % du PIB, contre 4,8 % en moyenne dans le G20) et aux efforts fournis dans le développement de l’enseignement de l’entrepreneuriat, la France occupe la première place des pays du G20 en matière d’éducation et de formation. 62 % des entrepreneurs français interrogés constatent ainsi une amélioration des formations entrepreneuriales proposées dans les écoles et universités (51 % au sein des pays du G20). Les mesures annoncées lors des Assises de l'entrepreneuriat vont notamment en ce sens.
Coordination des dispositifs d’accompagnement (11e)
Deux tiers des entrepreneurs français estiment que l’accès aux incubateurs d’entreprises s’est amélioré au cours des trois dernières années (contre 50 % dans les pays du G20). Un quart d’entre eux sont actuellement dans un incubateur ou ont été incubés, et 19 % envisagent de l’être. 61 % des créateurs d’entreprise en France disent également avoir déjà eu recours à du mentorat ou envisager d’y avoir recours. « Les clubs et associations d’entrepreneurs constituent la forme de soutien la plus répandue », note cependant Ernst & Young (78 % des interrogés en font partie ou l’envisagent).