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On vous parle de générations X, Y, Z, mais vous a-t-on véritablement expliqué en quoi la génération "snowflake" consistait ? Comme ses grandes sœurs, c’est une génération aux caractéristiques bien spécifiques. Et pas des moindres...
La génération snowflake : des millenials susceptibles et fragiles ?
Un "snowflake" – flocon de neige en anglais – c’est délicat, c’est magique, féérique, enchanteur, fragile, annonciateur des fêtes de fin d’année et nous donne des envies subites de clémentines et de vin chaud... Mais pour nos amis outre-Atlantique et outre-Manche, le snowflake est tout ce qu’il y a de péjoratif. Explications.
Merci Chuck Palahniuk
A priori, ce terme aurait fait ses entrées dans un certain film qu’on ne présente plus : Fight Club, avec Brad Pitt et Edward Norton, adapté en 1999 par David Fincher d’après le roman de Chuck Palahniuk. Dans cette scène mythique où l’anticonformiste Tyler Durden encourage ses hommes à combattre leur soumission à la société de consommation avec leurs poings, il déclare : "Vous n’êtes pas exceptionnels, vous n’êtes pas un flocon de neige merveilleux et unique, vous êtes fait de la même substance organique pourrissante que tout le reste". Ça ne présageait déjà rien de bon.
Un développement anglo-saxon
Jusque-ici, d’accord, mais on ne voit pas vraiment le rapport. En fait, le snowflake a pris sa forme actuelle et péjorative aux alentours du 23 juin et 8 novembre 2016, suite des victoires du Brexit et de Donald Trump à la présidence américaine. Le terme snowflake, pris d’assaut, a été utilisé pour tourner en ridicule les pro-européens et les anti-Trump. Le sort en était jeté. Selon le Collins English Dictionary, la génération snowflake pointe du doigt désormais "les jeunes adultes des années 2010, qui sont perçus comme moins résilients et plus susceptibles que les générations précédentes".
La génération snowflake : entre refus d'autorité, anxiété et plainte perpétuelle
Après un acharnement éditorial et la naissance de bon nombre d’ouvrages qui y sont dédiés, le terme de la génération snowflake a pris ses aises depuis 2 ans. Depuis, il a laissé place à un profil bien dessiné. Cette génération "fragile" est née dans les années 1980 et 1990, se plaint constamment, exige des "safe space" (espace où l’on peut débattre librement), "trigger warning" (le fait de prévenir avant un contenu choquant) ou encore des "no-platforming" (interdire une certaine personnalité de participer à un débat), plus controversés encore. Des pratiques que certains craignent de se voir rapprocher d'une atteinte à la liberté d’expression et d’une certaine censure dans les universités anglaises et américaines.
La génération snowflake : une difficulté à la manager
On l’a compris, cette génération ne supporte pas l’autorité et peut donner du fil à retordre, surtout en entreprise. Pire, elle aurait du mal à communiquer avec les autres générations. Alors, comment s’y prendre ? Observation et adaptation sont les maîtres mots si l’on veut rendre le snowflake réceptif et motivé, car selon The Spectator (lien en anglais) il faudra "marcher sur la pointe des pieds avec les snowflakes au travail".
Concrètement, le manager du snowflake doit apparaître comme son leader. Véritable exemple à suivre et représentant de l’autorité, il doit l’accompagner, le coacher, le conseiller. Comme cette génération revêt d’une grande sensibilité à la reconnaissance, il en est du devoir de son manager que de reconnaître effort et travail fourni. CQFD. Surtout lorsque l’on sait que d’ici 2020 la moitié des actifs sera issue de cette génération coincée entre l’adolescence et l’âge adulte.
Gardons toutefois bien en tête qu’il s’agit là de caractéristiques d’une génération et mieux vaut ne pas faire d’amalgame et de ne pas faire d’un cas une généralité. Et vous, plutôt X, Y, Z ou bien snowflake ?