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J’ai l’opportunité de voir régulièrement de jeunes entrepreneurs se planter, dans 90% des cas c’est pour la même raison. L’absence de résilience. Débordants de confiance et surtout de passion, ils contactent leurs premiers potentiels clients ou partenaires et là c’est le drame. Le produit qu’ils ont fabriqué avec leurs tripes, se fait refuser net ou démonter point par point.
Adieu le swag, ce produit qui sur le papier était si bien, ne semble pas enthousiasmer tant que ça la cible. Désenchantement total, le résultat opposé à l’étude de marché (si elle existe) va créer une déception très forte. S'ensuit souvent une peur de recommencer, d’insister, d’attaquer sur un nouvel angle.
La culture scolaire et salariale n’encourage pas l’échec et très peu l'expérimentation, c’est de ce prisme qu’il va falloir s’extraire si vous voulez garder la tête hors de l’eau. Vous avez souvenir d’un prof qui vous félicite pour une mauvaise note ou pour un hors-sujet ?
Pas moi, pourtant j’ai fréquenté de très nombreux établissements scolaires si vous voyiez ce que je veux dire.
Le danger ?
De facto, l’entrepreneur en devenir se prive d’opportunités par hésitation, pour ne pas revivre cette situation désagréable. C’est ainsi que je re-découvre les projets quelques mois plus tard, avec des équipes épuisées et craintives, R.I.P le sentiment d’invincibilité. La mort du projet est programmée, non pas par manque de cash, mais par manque d'exécution. Le danger est de rentrer dans une boucle négative qui transforme vos doutes en blocages. Une citation image très bien cette situation :
« Il y a des gens qui disent qu’ils peuvent ; d’autres qu’ils ne peuvent pas. En général ils ont tous raison », Henry Ford
Vous avez également dû lire ou entendre cette phrase un millier de fois, une idée ne vaut rien sans une bonne exécution. Aujourd’hui je vous propose d’aller plus loin en modifiant cette phrase par :
“Une idée ne vaut rien sans exécution”.
Si vous n’agissez plus ou si vous avez peur d’agir, alors vous ne progresserez pas et c’est la pire des choses qui pourrait arriver à votre projet. Ce n’est pas grave d’être confronté à l’échec, ce n’est pas grave de faire des erreurs et mieux ce n’est pas grave d’avoir un produit “imparfait”. L'entrepreneuriat est une succession d'expérimentations, moins vous faites d'expérimentations, moins vous entreprenez.
Comment éviter ça ?
Il faut commencer par accepter qu’entreprendre est une voie difficile. Vous devrez vous confronter violemment aux réalités de votre marché tout en étant ouverts aux opportunités, dans une posture d’écoute. Votre produit d’origine, au contact de votre marché sera amené naturellement à évoluer si vous êtes résilients. Imaginez-vous comme un téléopérateur sur appels sortants, vous allez devoir contacter intelligemment un maximum de personnes, car en terme de probabilités c’est le meilleur moyen de déclencher des expériences. Puis vous apprendrez, vous vous remettrez en question et vous progresserez. C’est l’itération.
Vous ne devez jamais prendre personnellement les remarques, rares sont les personnes qui font un feedback négatif par plaisir. Nourrissez-vous de ce feedback, prenez ce qui vous semble pertinent et jeter le reste aux ordures. Une méthode simple et efficace est, de noter quelque part le feedback. Si de nombreuses personnes font leur feedback sur le même point, alors il doit devenir important à vos yeux.
Comme un poisson rouge, votre mémoire doit volontairement être limitée dans le cas d'expériences négatives. C'est le meilleur moyen de garder son focus et de ne pas être trop impactés par les premières épreuves (que vous rencontrerez).
Comme vous, je ne l’ai pas bien vécu au début
Dans les premiers temps de chacune de mes expériences entrepreneuriales, j’ai (re)découvert cette étape difficile. Cette étape où la résilience doit prendre le dessus sur l’orgueil. Lorsque vous êtes passionnés par votre combat, c’est humain de ne pas comprendre pourquoi les portes semblent toutes se fermer à chacune de vos actions. Pourtant c’est votre premier défi important d’entrepreneur, il est de votre responsabilité d’aller au-delà de cet état.
C’est statistique, personne ne connaît que le succès. Vous serez confrontés comme je l’ai été, à l’échec. Avec du recul c’est même préférable, car vous apprendrez plus rapidement de vos échecs que de vos succès.
En tant que jeune père d’un bambin de deux ans, nous allons prendre un exemple que j’ai pu longuement observer. La résilience n’est pas naturelle chez l’adulte, par contre elle l’est chez l’enfant. Un enfant qui apprend à marcher va tomber des centaines de fois avant de tenir solidement sur ses jambes. L’enfant va insister jusqu’à ce que cela fonctionne, et là il va insister encore jusqu’à être “bon”.
Vous êtes donc tous nés courageux et résilients, vous avez juste oublié en grandissant. Il faut réussir à retrouver ce mindset, il faut vous interdire l’abandon volontaire et vous augmenterez drastiquement vos chances de succès.
Encore une métaphore pour finir ?
Entreprendre c’est un marathon d’amateurs. Les meilleurs ne sont pas toujours les plus talentueux, mais bien souvent les plus endurants. Inexorablement, plus vous tenez plus vous progressez (attention néanmoins à ne pas confondre détermination et obsession). Oui, tout le monde peut se lancer dans un marathon improvisé. Néanmoins, si vous êtes 1000 sur la ligne de départ, le meilleur moyen d’être dans le top 100 c’est de courir intelligemment.